L’Histoire d’une Vie…

article que j’ai lu  dans la revue Panorama  écrit par  Anne – Dauphine Julliand – journaliste- écrivain.

«  » Huguette est morte.

Vous ne savez pas qui est Huguette. Peu de gens le savent, une poignée tout juste.

Huguette n’avait personne.

Tous avait fui depuis longtemps son existence éprouvée.

Et le grand âge n’avait rien arrangé.

Huguette n’avait personne sauf Anaïs.

Anaïs la belle , qui du haut de ses 16 ans , est venue chaque semaine tout au long de l’année scolaire dernière, rencontrer Huguette dans sa maison de retraite, pour écrire le récit de sa vie.

Cette vie dont personne ne voulait, même pas elle à vrai dire.

La vieille dame  ne cessait de dire  qu’elle voulait en finir, depuis toujours.

Aussi Anaïs s’est étonnée au début , qu’Huguette soit volontaire  dans ce projet de livre.

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Cette initiative , intitulée » Chaque Histoire Compte Vraiment, que j’ai commencé  en Septembre 2021, pour inviter les lycéens  à écrire le livre de vie d’une personne  âgée qu’ils ne  connaissaient pas .

Pour recréer du lien, favoriser la transmission , développer le partage. Et pourtant Huguette  y tenait, non pour se lamenter mais pour continuer à chercher un peu de lumière.

A la cérémonie  de remise des livres  en Juin dernier, la vieille dame a soudain  redressé son dos voûté  quand Anaïs lui a donné un exemplaire.

Un bel ouvrage, à la couverture bleue, avec une photo d’elles deux..

Souriantes toutes les deux . Et ce jour là, dans le regard d’Huguette  a brillé une fierté à laquelle ses yeux  n’étaient pas habitués.

Peu de temps  avant sa mort , Huguette a appelé Anaïs pour lui dire à quel point sa présence avait  adouci la fin de son existence.

Et bien plus encore.

Le livre avait changé la manière  dont elle regardait toute sa vie.

Et pour la première fois elle était fière. Fière de  cette vie où elle avait toujours trouvé la force de se battre.

Huguette est morte. EN Paix.

Parce qu’elle  savait enfin, grâce à une lycéenne attentionnée, que sa vie valait la peine .

Et toutes ces peines.

Adieu Huguette, et merci Anaïs .

Vous nous rappelez toutes les deux , combien chaque  histoire compte vraiment.

 

 

Je vous souhaite une bonne journée,

 

MTH